Quetu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes, DerriĂšre ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chĂšvres, Suspendues aux fla
Nemanque plus que lâĂ©tincelle pour mettre le feu aux poudres. Toute lâhabiletĂ© sera alors de bien Ă©valuer et doser ces trois Ă©lĂ©ments essentiels de la sĂ©duction. Pour plus de dĂ©tails, lisez notre article sur comment sĂ©duire Ă lâaide de IntĂ©rĂȘt, Lien et Tension : câest vĂ©ritablement la clĂ© pour faire craquer une femme.
Voiciquelques exemples oĂč la carte heuristique peut sâavĂ©rer ĂȘtre bĂ©nĂ©fique : brainstorming. prĂ©sentation dâidĂ©es. prise de notes ou restructuration de notes. aide Ă lâapprentissage mnĂ©motechnique. prĂ©paration dâun oral, dâun exposĂ©, dâun discours. prise de notes dâun livre.
Elleécrit depuis bientÎt trois ans pour Terrafemina. Elles racontent leur aventure de vacances la plus torride. Coquillages, crustacés, et levrette dans
Lemanque de discernement gĂ©nĂ©ral. Dans la remarque 27, on voit comme lâoisivetĂ© pousse les princes Ă sombrer dans la bĂȘtise ; mais on voit aussi, dans les remarques 29 et 30, combien nous cĂ©dons facilement Ă la tyrannie des apparences. Chacune de ces remarques commence en effet par lâexpression « il semble ».
Principauxfaits. La violence Ă lâĂ©gard des femmes â en particulier la violence au sein du couple et la violence sexuelle â constitue un problĂšme majeur et persistent de santĂ© publique et une violation des droits fondamentaux des femmes. Selon les estimations de lâOMS, prĂšs dâune femme sur trois dans le monde (30 %) a Ă©tĂ© exposĂ©e, au cours de sa vie, Ă de la
qwHHEWX. Dre Rokhiatou Babio est l'une des rares femmes au BĂ©nin Ă diriger une Ă©quipe mĂ©dicale en premiĂšre ligne pour sauver des vies humaines de la pandĂ©mie de coronavirus. Elle dĂ©crit son expĂ©rience dĂ©chirante de cette journĂ©e sombre et cruelle, un mois aprĂšs son entrĂ©e en fonction Une patiente, parmi les trois, est pratiquement dĂ©cĂ©dĂ©e dans mes bras ». Un silence profond lâenvahit, et elle poursuit. Et, il faut s'occuper des parents aprĂšs l'annonce du dĂ©cĂšs. Le plus dur pour leurs parents est de ne pas pouvoir emporter la dĂ©pouille mortelle. Il est difficile de les convaincre, mĂȘme avec l'aide d'un psychologue », raconte-t-elle. Dans la gestion de la Covid-19, le gouvernement du BĂ©nin a pris des mesures strictes dâenterrer tous les morts liĂ©s au coronavirus. Les parents ne peuvent donc ni reprendre le corps ni procĂ©der eux-mĂȘmes Ă lâinhumation. Dre Babio est une femme-mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, aux urgences du Centre hospitalier universitaire du Borgou, au BĂ©nin. Multifonctions, elle supervise une Ă©quipe de 40 membres du personnel mĂ©dical au centre de prise en charge Covid-19 Ă lâHopital dâinstruction des ArmĂ©es du Borgou. Son centre reçoit des patients atteints de coronavirus de cinq des 12 dĂ©partements du pays - Atacora, Borgou, Alibori, Donga et Collines. Et elle gĂšre Ă©galement le Centre hĂ©morragique de Lassa Ă Parakou. © HermĂšs AmoussouviSous la supervision de la Dre Rokhiatou Babio au centre, des volontaires font une simulation sur la technique de prĂ©lĂšvement des patients Ă risque, tout en apprenant Ă Ă©viter de se contaminer lors de lâexercice. Inspirer confiance aux membres de l'Ă©quipe moins expĂ©rimentĂ©s En tant qu'experte chevronnĂ©e des urgences mĂ©dicales et des rĂ©ponses aux Ă©pidĂ©mies travaillant dans le nord du BĂ©nin, Dre Babio a gĂ©rĂ© quatre crises sanitaires au cours de sa carriĂšre. ConfrontĂ©e Ă la pandĂ©mie Covid-19, sa cinquiĂšme urgence, elle a rapidement inspirĂ© confiance aux autres membres de l'Ă©quipe moins expĂ©rimentĂ©s ». DĂšs ma prise de fonction, l'objectif Ă©tait de sauver la vie de patients tout en protĂ©geant le personnel soignant, dont la plupart n'avaient jamais gĂ©rĂ© une Ă©pidĂ©mie auparavant. Il Ă©tait donc nĂ©cessaire dĂšs les premiers jours d'instaurer un climat de confiance et de leur donner envie de gĂ©rer les patients Covid-19 », a-t-elle dĂ©clarĂ©. Dre Babio a divisĂ© son personnel en trois Ă©quipes multidisciplinaires et mixtes. Pour obtenir le meilleur de chacune, elle est toujours Ă leur Ă©coute et rĂ©pond Ă leurs questions professionnelles comme personnelles. Chaque collĂšgue a mon numĂ©ro et peut aussi me contacter Ă tout moment pour dĂ©poser une plainte. Cela rĂ©duit le stress du personnel et garantit une bonne gestion de l'Ă©pidĂ©mie », a-t-elle ajoutĂ©. Mais c'est parfois une surprise pour les gens de voir une femme en charge du service des urgences, de plus comme coordinatrice de la gestion des cas Covid-19. Certaines personnes vont jusqu'Ă dire que, comme je suis une femme, j'ai Ă©tĂ© nommĂ©e coordinatrice parce que j'Ă©tais amie avec les autoritĂ©s. Sans savoir que depuis 2016, je gĂšre des Ă©pidĂ©mies de fiĂšvres hĂ©morragiques virales Ă Lassa et que cette compĂ©tence est reconnue au niveau international », a soulignĂ© Dr Babio. Son collĂšgue, le Dr HermĂšs Melvis Amoussouvi, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, est bien d'accord avec elle, et reconnait que la notion de leadership est asexuĂ©e. Une leader doit ĂȘtre capable d'inspirer Ă la fois les femmes et les hommes. Il est important, et cela se remarque de plus en plus, que les femmes prennent conscience de leur capacitĂ© Ă faire autant, voire mieux, que les hommes. Les femmes ont leur propre potentiel et nous devons lâaccepter », insiste le Dr Amoussouvi. IntĂ©grer les femmes dans tous les secteurs de la sociĂ©tĂ© LâĂ©quipe des Nations Unies au BĂ©nin travaille en Ă©troite collaboration avec le gouvernement du pays pour faciliter lâintĂ©gration des femmes dans tous les secteurs de la sociĂ©tĂ©, y compris la mĂ©decine. Nous ne pouvons pas construire l'avenir que nous voulons et atteindre les Objectifs de dĂ©veloppement durable ODD sans lâentiĂšre participation de toutes les parties prenantes de la sociĂ©tĂ©, en particulier les femmes », a dĂ©clarĂ© Salvator Niyonzima, Coordonnateur rĂ©sident des Nations Unies au BĂ©nin. Il souligne lâimportance de la promotion de lâĂ©galitĂ© des sexes et des droits des femmes dans un contexte social plus large L'Ă©galitĂ© des sexes, inscrite dans l'ODD 5, est souvent mesurĂ©e par l'existence d'un cadre juridique pour promouvoir, faire respecter et contrĂŽler l'application des principes de non-discrimination fondĂ©e sur le sexe ». Depuis que le premier cas de Covid-19 a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© au BĂ©nin le 16 mars 2020, le centre gĂ©rĂ© par Dre Babio a enregistrĂ© 117 patients atteints de coronavirus avec 96 cas guĂ©ris et 5 toujours sous traitement. Au niveau national, le pays a enregistrĂ© cas confirmĂ©s Ă la fin de fĂ©vrier 2021, dont guĂ©ris, en cours de traitement et 70 dĂ©cĂšs. Sous la direction du Coordinateur rĂ©sident de lâONU, toutes les agences rĂ©sidentes de lâONU au BĂ©nin et d'autres entitĂ©s ont consacrĂ© des efforts considĂ©rables Ă la lutte contre la Covid-19, offrant au gouvernement un large Ă©ventail de soutiens, y compris le matĂ©riel essentiel, l'Ă©quipement mĂ©dical, les finances, le renfort psychologique et la formation, la rĂ©alisation de lâĂ©tude dâimpacts socio-Ă©conomiques pour aider au relĂšvement post Covid-19. Ces aides du systĂšme des Nations Unies au BĂ©nin ont Ă©galement Ă©tĂ© directement fournies Ă tous les centres de traitement du Coronavirus, dont celui de la Dre Babio Ă Parakou. Ainsi, et avec son expĂ©rience et son enthousiasme, elle assure la gestion quotidienne du centre, le suivi des traitements, la prise en charge des cas compliquĂ©s et les soins, sans relĂąche. Dre Babio, motivĂ©e, va toujours de lâavant. Quel plaisir de voir nos patients guĂ©rir. Je me sens rĂ©confortĂ©e quand ils expriment leur reconnaissance pour notre soutien. Oui, nous sauvons des vies humaines », a-t-elle dĂ©clarĂ© avec dĂ©termination. Sa compĂ©tence est reconnue par ses pairs et ses patients. Je tire mon chapeau Ă cette Ă©quipe trĂšs dynamique sous la direction d'une femme rigoureuse et mĂ©thodique », sâexclame Hermine Fatoumbi, une patiente juste guĂ©rie de la Covid-19, en leur rendant hommage. Un article produit par YĂ©zaĂ«l Adoukonou ONU BĂ©nin
Le terme est un peu dĂ©modĂ© mais, interrogez les femmes autour de vous, elles ont toutes autant envie dâĂȘtre courtisĂ©es que celles des siĂšcles passĂ©s. Encore une fois nous le rĂ©pĂ©terons souvent mĂ©fiez-vous des modes, lâAmour, la sexualitĂ© traversent les siĂšcles inchangĂ©s parce qu ils agissent Ă des niveaux bien plus profonds que la raison mĂȘme. Faire sa cour, câest se donner le temps et les moyens dâapprivoiser une femme avant de la conquĂ©rir corps et Ăąme. Câest lui prouver que vous lâavez choisi entre toutes, que vous tenez Ă elle, avec patience, humour et imagination. Câest trĂšs romantique et attirant. Aujourdâhui on peut se prendre vite et se quitter tout aussi vite. Zapping des sens, galvaudage des sentiments, plaisirs rapides, petites jouissances. DĂ©sillusions, dĂ©primes. Il est beaucoup plus facile quâautrefois dâemmener une femme au lit, il nâest pas sĂ»r quâon en ait plus de plaisir. Sans prĂȘcher pour une abstinence, loin de lĂ , faire lâamour sans se connaĂźtre, sans sentiments nâa finalement pas beaucoup dâintĂ©rĂȘt. On se dĂ©couvre certes dans la nuditĂ© de lâamour physique mais on ne se rapproche que si un minimum de communication, de relation existe. Essayez, vous verrez bien ! De toute maniĂšre, on travaille trop ! Dans notre sociĂ©tĂ©, le travail, pour les hommes, câest sĂ©rieux, trop sĂ©rieux, plus sĂ©rieux que le plaisir. Nous voudrions ĂȘtre heureux, aimĂ©s mais en nây consacrant que les 2 ou 3 heures au mieux qui nous restent libres, APRES le travail et les obligations affĂ©rentes et mĂȘme souvent aprĂšs la tĂ©lĂ©, le cinĂ©ma, etc. Vous trouverez LA femme de votre vie, celle qui vous rendra heureux, si seulement âŠvous y mettiez lâĂ©nergie, lâinvestissement que vous y consacrez Ă vos autres affaires. Si vous voulez que lâamour soit lĂ et dure, il doit passer en premier ! Il faut lui accorder une prioritĂ© absolue. Il nây a pas dâautres recettes, câest simple. Ca marche Ă tous les coups ! Laissez votre dĂ©sir sâintensifier, laissez-lui le temps de rĂ©aliser quâelle aussi vous dĂ©sire. Il ne sert Ă rien de prendre une femme qui ne vous veut pas pleinement. Elle nâaura pas de plaisir vĂ©ritable. Retarder un plaisir, chargĂ© dâattente et de dĂ©sir jusquâĂ lâinstant de lâaccomplissement est une loi universelle que les enfants connaissent bien, Ă NoĂ«l par exemple.
En France, une jeune femme sâest fait cracher dessus et a Ă©tĂ© giflĂ©e par un homme qui trouvait sa jupe trop courte dans un TER Firminy/Lyon. Lâagresseur, ivre, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă la gare de Saint Chamond alors quâil tentait de quitter les lieux en trottinette, selon media avenir. Les faits suscite la polĂ©mique sur la toile. Certains estiment que lâacte posĂ© par lâagresseur est justifiĂ©. âHonteux ! Les femmes ne peuvent plus sâhabiller normalement de nos jours. Câest vraiment nâimporte quoi.â, a Ă©crit un internaute. Pour dâautres en revanche, chacun est libre de porter ce quâil veut. âRĂ©pugnant ! Elle sâhabille comme elle veut. Ce nâest pas Ă lui dâen juger, et comme dâhabitude, il nâaura presque rien et recommenceraâ, a pestĂ© un Twitto.
"La tresse" Grasset premier roman de la rĂ©alisatrice et scĂ©nariste Laetitia Colombani, est le rĂ©cit de la vie de trois femmes, dans trois continents diffĂ©rents, qui ont dĂ©cidĂ© de se battre contre le destin qui leur est imposĂ©. Trois rĂ©cits entrelacĂ©s, comme les trois brins d'une tresse. L'histoire Smita vit dans un petit village en Inde avec son mari Nagarajan et sa fille Lalita. Smita est une intouchable, une "Dalit". "Hors caste, hors systĂšme, hors tout". Smita fait le mĂ©tier que les femmes de sa famille font depuis des gĂ©nĂ©rations ramasser les excrĂ©ments des autres. Quand on fait sa connaissance, c'est un grand jour le premier jour d'Ă©cole pour Lalita, que sa mĂšre a rĂ©ussi Ă inscrire en donnant toutes ses Ă©conomies au brahmane. Smita l'a dĂ©cidĂ© sa fille saura lire et Ă©crire et ne fera pas le mĂȘme mĂ©tier qu'elle. Giulia a 20 ans. Elle vit Ă Palerme en Sicile. Son pĂšre est le patron d'un atelier de "Cascatura", cette coutume sicilienne ancestrale qui consiste Ă rĂ©cupĂ©rer les cheveux pour en faire des postiches et des perruques. Depuis qu'elle a 16 ans la jeune fille a rejoint son pĂšre Ă l'atelier. Giulia est une grande lectrice et frĂ©quente beaucoup la bibliothĂšque. Tout va bien jusqu'au jour oĂč le Papa a un accident qui le plonge dans le coma. Plus tard, Giulia rencontre Kamaljit Singh, un indien Sikh aux cheveux trĂšs longs enfermĂ©s dans son turban et elle dĂ©couvre aussi des secrets inquiĂ©tants au fond d'un tiroir dans le bureau de son pĂšre ⊠Sarah est une quarantenaire canadienne, avocate, divorcĂ©e, mĂšre de trois enfants de deux pĂšres diffĂ©rents. Dans la vie, Sarah est organisĂ©e, dĂ©terminĂ©e. Elle est du genre Ă tout tenir sous contrĂŽle. Quand on la rencontre, elle est sur le point de devenir associĂ©e dans son cabinet d'avocat. Un malaise, suivi d'une sĂ©rie d'examens mĂ©dicaux vont inflĂ©chir le cours de sa vie. Evidemment les trois rĂ©cits finiront par s'entrelacer, comme les trois brins d'une tresse...Sarah, Smita et Giulia ont en commun de ne pas accepter le destin qui leur est imposĂ© par la sociĂ©tĂ©, ou par leurs familles. Riches, pauvres, qu'elles naissent en Inde, en Italie ou au Canada, c'est le postulat de base nulle part et pour personne la vie n'est facile pour les femmes. On peut lire "La tresse" comme un conte, avec pour morale cette idĂ©e que la volontĂ© dĂ©place des montagnes. C'est plutĂŽt sĂ©duisant, comme idĂ©e. D'autant que le roman de Laetitia Colombani est parfaitement bien construit. Alternance de chapitres courts, souvent terminĂ©s sur une phrase teaser, qui plonge illico le lecteur dans l'addiction. L'Ă©criture, sobre, efficace, visuelle, nous transporte avec souplesse alternativement en Inde, au Canada, en Sicile, et nous fait voyager de l'une Ă l'autre de ses hĂ©roĂŻnes, avec chacune ses rĂ©voltes, ses inquiĂ©tudes, ses bravoures. Bref, de la belle ouvrage, qui n'a pas manquĂ© de sauter aux yeux des Ă©diteurs Ă©trangers le premier roman de Laetitia Colombani est en traduction dans 26 pays. Les lecteurs ne s'y sont pas trompĂ©s non plus 75 000 exemplaires vendus depuis sa publication dĂ©but mai. "La tresse", de Laetitia Colombani Grasset - 222 pages - 18 ⏠Extrait Smita s'Ă©veille avec un sentiment Ă©trange, une urgence douce, un papillon inĂ©dit dans le ventre. Aujourd'hui est une journĂ©e dont elle se souviendra toute sa vie. aujoud'hui sa fille va entrer Ă l'Ă©cole."La tresse" page 15
Aladin et la lampe merveilleuse Format imprimable pour imprimer le conte Aladin et la lampe merveilleuse Quelque part en Afrique, vivait un puissant magicien qui possĂ©dait d'innombrables trĂ©sors, obtenus par magie. Un jour qu'il Ă©tait assis devant ses Ă©tranges instruments grĂące auxquels il pouvait voir le futur, il vit dans un tourbillon de fumĂ©e quelque chose qui lui coupa le souffle. Dans une ville lointaine vivait un jeune garçon, Aladin, qui possĂ©dait, sans le savoir, un trĂšs grand pouvoir magique. Plus encore, enterrĂ© dans une cave sous une colline hors les murs de la ville, se trouvait le plus merveilleux trĂ©sor qui soit au monde. Ce n'Ă©tait pas tout, dans la mĂȘme cave se trouvait une vieille lampe qui pouvait exaucer tous les dĂ©sirs de celui qui la possĂ©dait. Aladin, et Aladin seulement, pouvait se rendre maĂźtre et du trĂ©sor et de la lampe. Le magicien, fascinĂ© par ce qu'il avait vu, revint subitement sur terre Ne suis-je pas un grand magicien ? » se dit-il, je ne vais certaine-ment pas laisser un tel trĂ©sor entre les mains de cet ignorant. » En hĂąte il se dĂ©guisa en religieux et, frottant l'anneau magique qu'il avait au doigt, dit Conduis-moi dans la ville d'Aladin. » En un Ă©clair il fut dans la rue oĂč Aladin jouait avec ses compagnons. DĂšs qu'il l'eut reconnu, le magicien appela le jeune garçon Aladin, mon cher neveu ! Viens que je t'embrasse ! Cela fait Si longtemps que je te cherche. » Aladin, le regardant avec Ă©tonnement, rĂ©pondit Je ne vous connais pas, ma mĂšre ne m'a jamais parlĂ© d'un oncle et mon regrettĂ© pĂšre ne m'avait de sa vie parlĂ© d'un frĂšre. » Mon pauvre enfant », dit an pleurant le magicien, cela fait Si longtemps que je n'ai pas vu ton cher pĂšre et il me faut apprendre maintenant qu'il est mort... Mon cher enfant », continua-t-il, par amour pour ton dĂ©funt pĂšre je veux prendre en charge ton Ă©ducation et faire de toi une personne respectable, car je vois Ă tes vĂȘtements que ta mĂšre a bien du mal Ă vous faire vivre. » Mon oncle », dit Aladin, ma mĂšre, en effet, n'est qu'une pauvre ouvriĂšre, allons la trouver pour lui annoncer la bonne nouvelle». Tout d'abord la pauvre veuve ne voulut pas croire le mystĂ©rieux Ă©tranger, mais elle se radoucit quand il lui donna dix piĂšces d'or afin qu'elle achĂšte des vĂȘtements Ă son fils. Mais seulement les plus beaux », prĂ©cisa-t-il avant de s'en aller, car, Si Aladin doit devenir riche et puissant, il doit ĂȘtre vĂȘtu an consĂ©quence. J'en jugerai par moi-mĂȘme demain car dĂšs le lever du jour je le prendrai Ă ma charge. » La mĂšre d'Aladin employa les dix piĂšces d'or Ă l'achat des plus beaux et des plus fins vĂȘtements qu'elle pĂ»t trouver. Le matin suivant, quand l'Ă©tranger revint, Aladin l'attendait, vĂȘtu aussi somptueusement que les enfants des plus riches de la ville. Parfait », approuva le magicien, maintenant allons, il n'y a plus de temps Ă perdre. » Il l'emmena dans de splendides jardins pleins de fleurs merveilleuses qui embaumaient. Leurs pĂ©tales multicolores se reflĂ©taient dans les piĂšces d'eau, bordĂ©es de mosaĂŻques et de fontaines. Ils se reposĂšrent sur une pelouse douce comme du velours et Ă©coutĂšrent le chant des oiseaux. Aladin n'avait jamais rien vu ni entendu d'aussi beau, mĂȘme dans ses rĂȘves... Quand le magicien vit Aladin aussi Ă©merveillĂ©, il se frotta les mains, son plan devait rĂ©ussir. Je vais te faire voir des choses extraordinaires et inconnues de tous les mortels, des richesses que personne n'a jamais vues», promit-il, alors qu'ils approchaient de la colline sous laquelle Ă©tait enfoui le trĂ©sor. Le magicien commença Ă mesurer le sol puis il s'arrĂȘta. Ayant allumĂ© un feu de quelques brindilles, il y jeta une poignĂ©e d'encens. BientĂŽt il n'y eut plus qu'un Ă©pais nuage de fumĂ©e. Regarde Ă travers la fumĂ©e », dit le magicien lui montrant le sol. Aladin, surpris, dĂ©couvrit une trappe pourvue d'un anneau en fer. Tu vas soulever cette trappe et descendre dans les profondeurs de la terre », murmura le faux-oncle, tu passeras par des couloirs, des salles, des jardins, tout ce que tu pourras prendre sur le chemin sera Ă toi, la seule chose que je dĂ©sire est une lampe qui est accrochĂ©e dans une des salles. » Avec plaisir, mon oncle », dit Aladin, mais pourquoi ne viendriez-vous pas avec moi ? » Je reste ici pour veiller sur ta sĂ©curitĂ© », dit le magicien, maintenant vas-y. » Aladin attrape l'anneau et soulĂšve la trappe avec tant de facilitĂ© que le magicien en est suffoquĂ©. Le jeune garçon arrive Ă un passage obscur aprĂšs avoir traversĂ© de grandes salles pleines d'or, d'argent, de diamants, de perles et autres pierres prĂ©cieuses. Sans le savoir il a dĂ©couvert le plus riche trĂ©sor du monde. Il continue d'avancer et arrive Ă un jardin merveilleux. Les arbres ploient, tant leurs branches sont chargĂ©es de fruits. Mais ce ne sont pas des fruits ordinaires, leur Ă©clat est Ă©blouissant. De chaque branche tombent des diamants, des perles, des rubis d'un rouge intense, des amĂ©thystes, des Ă©meraudes et des saphirs. Les pĂ©tales des fleurs sont d'or fin et dignes d'orner la tĂȘte d'une princesse. Dans une niche est accrochĂ©e la lampe. Elle est vieille, poussiĂ©reuse et Ă©claire faiblement. Aladin la dĂ©croche avec prĂ©cautions, Ă©teint la flamme, jette l'huile et prend le chemin du retour. Alors seulement il prend le temps d'admirer les richesses qui l'entourent et d'en remplir ses poches. Le magicien l'attend dans la plus grande impatience. Quand il le voit, il crie Que de temps il t'a fallu! Viens maintenant, passe-moi la lampe et je t'aiderai Ă sortir. » Je ne peux pas, mon oncle, elle est trop lourde, aidez-moi d'abord Ă sortir », bĂ©gaie Aladin. Mais le magicien n'a pas la moindre intention de l'aider. Il veut la lampe pour ensuite se dĂ©barrasser du jeune garçon. Il insiste, tour Ă tour doux et menaçant, mais en vain. Aladin essaie encore, et encore, mais il ne peut rĂ©ussir Ă soulever la lampe jusqu'Ă l'ouverture. Alors le magicien entre dans une fureur Ă©pouvantable. Ingrat », hurle-t-il, je vais te donner une leçon. Et Ă ces mots il jette une seconde poignĂ©e d'encens dans le feu, tout en marmonnant des paroles magiques dans une langue inconnue. La dalle de pierre se met Ă bouger et, lentement, recouvre l'ouverture. Puisque je ne peux pas avoir cette lampe, tu peux mourir, personne ne viendra te chercher là », dit-il avec un rire mauvais. Puis il frotte l'anneau magique et disparaĂźt. Aladin est tout seul dans l'obscuritĂ©. Comment aurait-il pu penser que son oncle le traiterait aussi cruellement. Il appelle au secours mais personne ne peut l'entendre et il ne peut sortir de lĂ sans aide. Il remonte les couloirs, les salles, jusqu'au jardin merveilleux, cherchant une issue Ă©ventuelle. Mais rien. DĂ©sespĂ©rĂ©, il revient au point de dĂ©part et, se laissant tomber dans un coin, il pleure silencieusement. Puis il se met Ă prier. Comme il prie, ses doigts accrochent la vieille lampe et soudain un gĂ©nie Ă la figure Ă©norme se matĂ©rialise devant lui. MaĂźtre, vous m'avez appelĂ©, que dĂ©sirez-vous ? » demande-t-il Ă Aladin. EmmĂšne-moi auprĂšs de ma mĂšre », ordonne le jeune garçon, abasourdi et, avant d'ĂȘtre revenu de son Ă©tonnement, il se trouve devant la porte de sa maison ... Il raconte ses aventures Ă sa mĂšre qui convient avec lui que la lampe renferme un pouvoir magique et ils comprennent alors pourquoi le magicien y tenait tant. Aladin est fou de joie Finies la pauvretĂ© et les privations ! » et, joignant le geste Ă la parole, il fait de nouveau apparaĂźtre le gĂ©nie auquel il commande Ă dĂźner. Le gĂ©nie disparaĂźt un instant et reparaĂźt chargĂ© d'une bassine et de douze plats d'argent, chacun rempli de mets plus dĂ©licats les uns que les autres. Le gĂ©nie apporte Ă©galement du vin et des fruits dĂ©licieux, qu'il place devant Aladin et sa mĂšre. Cette derniĂšre ne peut en croire ses yeux et tremble de crainte Jette cette lampe, mon fils, elle est ensorcelĂ©e et ne nous apportera que des ennuis. » Mais c'est elle qui m'a libĂ©rĂ© de cette trappe dans laquelle mon prĂ©tendu oncle m'avait enfermĂ© ! » proteste Aladin en commençant Ă manger. Pourtant sa mĂšre ne cesse de s'inquiĂ©ter et de trembler. Pour lui faire plaisir, Aladin promet de cacher la lampe dans un endroit sĂ»r et de chercher un travail honnĂȘte. Puis tous deux dĂ©cident de vendre les plats d'argent, et ainsi de vivre un certain temps confortablement. Pendant la journĂ©e, Aladin va de marchĂ© en marchĂ©, regardant travailler les orfĂšvres et les commerçants en essayant d'apprendre quelque chose. Un jour il dĂ©cide d'ouvrir lui-mĂȘme un commerce; emportant avec lui les pierres prĂ©cieuses qu'il a ramenĂ©es du jardin merveilleux, il quitte la maison. Il a Ă peine fait quelques pas qu'il entend les trompettes du messager du sultan Rentrez chez vous », crie celui-ci, fermez portes et fenĂȘtres, la princesse Badroulboudour, fille du sultan, va passer, elle ne doit pas ĂȘtre vue. Si quelqu'un dĂ©sobĂ©it Ă cet ordre, il aura la tĂȘte coupĂ©e. » Aladin a souvent entendu parler de la beautĂ© de la princesse et il brĂ»le d'envie de la voir. Inconscient du danger, il se cache donc derriĂšre une porte et attend qu'elle passe. En effet la princesse est la plus belle brune que l'on peut voir au monde, elle Ă©clipse par sa beautĂ© toutes les servantes qui l'entourent.. Quand elle passe devant la porte derriĂšre laquelle se cache Aladin, le vent soulĂšve lĂ©gĂšrement son voile, dĂ©couvrant ainsi un visage dont la perfection le fait trembler d'Ă©motion. Une fois la princesse passĂ©e, il reprend ses pierres prĂ©cieuses et rentre en courant chez lui. Il a toujours devant ses yeux, la vision de la princesse et, bien que sa raison sache que c'est pure folie, son coeur dĂ©borde d'amour. Il ne peut plus ni manger ni dormir. Sa mĂšre le remarque et lui en demande la raison. HĂ©las mon fils ! » se lamente-t-elle lorsqu'il lui raconte son tourment, la fille du sultan n'est pas pour quelqu'un comme toi, quelque soit ton amour pour elle, mon fils, il n'y faut plus penser. » Ma fortune peut Ă©galer celle du sultan », rĂ©torque Aladin, j'ai beau n'ĂȘtre que le fils d'un pauvre tailleur, je suis sĂ»r que le sultan ne possĂšde pas de pierres prĂ©cieuses comparables aux miennes. » Aladin dispose ses pierres prĂ©cieuses dans le bassin d'argent et ajoute ChĂšre mĂšre, vous allez vous prĂ©senter au sultan et demander pour moi la main de la princesse. Prenez ces joyaux et offrez-les au sultan, ne me refusez pas cette faveur, je vous en supplie, ou je mourrai de chagrin. » Il n'y a rien qu'une mĂšre ne ferait pour son fils. La mĂšre d'Aladin prend donc le bassin plein de joyaux et, courageusement, se rend au palais. Aprn's avoir franchi d'innombrables portes, elle arrive au divan, piĂšce immense oĂč se trouvent les nobles, les vizirs et les juges de la cour. Au centre de la piĂšce, trĂŽne le sultan en personne, Ă©coutant les requĂȘtes de ses sujets. Quand elle le voit, la mĂšre d'Aladin se sent dĂ©faillir et elle veut rebrousser chemin mais le sultan la remarque. Faites venir cette femme, je suis curieux de savoir ce qu'elle dĂ©sire », dit-il Ă son grand vizir. Une fois devant lui, la mĂšre d'Aladin se prosterne, baise le tapis qui couvre les marches du trĂŽne et dit Avant d'exposer Ă Sa MajestĂ© le sujet extraordinaire qui me fait paraĂźtre devant son trĂŽne, je la supplie de me pardonner la hardiesse de la demande que je viens lui faire. » RelĂšve-toi, bonne femme », rĂ©pond gentiment le sultan, quoi que ce puisse ĂȘtre, je te le pardonne dĂšs Ă prĂ©sent et il ne t'arrivera pas le moindre mal parle hardiment. » J'ai un fils nommĂ© Aladin », commence-t-elle et, d'une voix tremblante, elle raconte comment son fils, bien que ce soit interdit, a vu la princesse et, devant sa beautĂ© incomparable, en est tombĂ© follement amoureux. Et je suis venue ici pour demander Ă Sa MajestĂ© la main de sa fille pour mon fils. » Et qu'est-ce qui te permet de penser qu'il est digne de ma fille ? »questionne le roi amusĂ©. Il vous envoie ce prĂ©sent », rĂ©pond bravement la mĂšre d'Aladin en dĂ©couvrant le bassin d'argent. Un murmure d'admiration parcourt l'assemblĂ©e. Le sultan, revenu de son Ă©tonnement, se penche vers son grand vizir et lui dit Chacune de ces pierres vaut Ă elle seule dix fois plus que ma fortune tout entiĂšre, que dis-tu d'un tel cadeau? Que dois-je rĂ©pondre?» Je dois reconnaĂźtre que le prĂ©sent est digne de la princesse », rĂ©pond le vizir Ă contrecoeur, mais je pense qu'il serait prudent d'attendre quelques mois avant de vous prononcer, car je suis trĂšs soupçonneux quant a l'origine de ces pierres... » Rentre chez toi, bonne femme », reprend le sultan, et dis Ă ton fils que j'accepte sa requĂȘte mais qu'il lui faudra attendre trois mois car il me faut le temps de faire tous les prĂ©paratifs Aussi, reviens au bout de ce temps-lĂ . » La mĂšre, dĂ©bordante de joie, se dĂ©pĂȘche de rentrer pour annoncer la bonne nouvelle. Cette nuit-lĂ , Aladin s'endort le coeur lĂ©ger, en remerciant Dieu de sa bontĂ©. Mais il ne sait pas que le grand vizir est prĂȘt Ă tout pour l'empĂȘcher d'Ă©pouser la princesse, car lui-mĂȘme a un fils qu'il veut marier Ă la fille du sultan afin qu'il monte un jour sur le trĂŽne. D'ailleurs, le sultan ne lui a-t-il pas promis la princesse pour son fils bien avant que la mĂšre d'Aladin ne, se prĂ©sente? Va-t-il laisser un inconnu gĂącher ses plans? Le grand vizir sait ce qu'il lui reste Ă faire le sultan devient vieux et il perd un peu la tĂȘte. S'il n'entend plus parler d'Aladin pendant quelque temps, il oubliera sa promesse. Alors il pourra mĂȘme le convaincre habilement que son propre fils est plus digne d'Ă©pouser la princesse Badroulboudour. Le vizir ne perd pas de temps. Le plus important dans la prĂ©paration d'un mariage est la procession qui, Ă travers la ville, se rendra jusqu'au palais du sultan. Le grand jour arrive. Des soldats et des gardes en uniforme de cĂ©rĂ©monie dĂ©filent dans les rues tandis que la population s'active Ă allumer des lampions et Ă jeter des fleurs. Aladin ne sait rien de tout cela, car il ne quitte pratiquement pas sa chambre, comptant les jours qui le sĂ©parent de sa chance. Pourtant ce soir-lĂ , il s'aventure dans les rues et, Ă©tonnĂ© de voir la ville en fĂȘte, demande quelle est la raison de cette agitation. Nous cĂ©lĂ©brons aujourd'hui le mariage du fils du grand vizir avec la princesse Badroulboudour, Ă©tranger », lui rĂ©pond-on. Nous attendons que l'Ă©poux sorte du bain pour l'accompagner jusqu'au palais... » Aladin n'attend pas plus longtemps, il court jusqu'Ă sa chambre, prend la lampe qu'il avait cachĂ©e et fait glisser ses doigts sur le bronze. Que dĂ©sirez-vous, maĂźtre ? » demande aussitĂŽt le gĂ©nie. En ce moment mĂȘme la procession du mariage de la princesse Badroulboudour marche vers le palais du sultan. Je veux prendre la place du prĂ©tendant. MĂšne le fils du vizir chez lui et enferme-le. Procure-moi aussi les mĂȘmes vĂȘtements que les siens. » Il sera fait selon votre dĂ©sir, maĂźtre », rĂ©pond l'esclave de la lampe. En un dm d'oeil Aladin est habillĂ© et parfumĂ© comme un prince et transportĂ© au palais. La procession arrive Ă hauteur des portes du palais et personne n'a remarquĂ© la substitution. Seuls le sultan et le grand vizir s'Ă©tonnent Ă la vue de ce mystĂ©rieux Ă©tranger. Aladin se jette aux pieds du sultan Monarque au-dessus des Monarques du monde», commence-t-il, je viens au sujet de la promesse que vous avez faite Ă ma mĂšre... » Le sultan irritĂ© se tourne vers le grand vizir Je me souviens », dit-il, ce doit ĂȘtre cet Aladin. Toi, mĂ©crĂ©ant, tu voulais que ton fils prenne sa place. » Je pensais seulement Ă votre intĂ©rĂȘt », dit le vizir, furieux de la tournure des Ă©vĂ©nements, et Si vous voulez bien me permettre ce conseil, demandez Ă cet homme une dot digne de la princesse, vous ne savez mĂȘme pas quelle est sa fortune. »Le sultan rĂ©flĂ©chit un moment et dit Notre coutume, Aladin, est d'exiger une grosse dot pour une princesse. Pour ma fille, je demande quarante plats d'or fin remplis de pierres prĂ©cieuses. A cette seule condition je te donnerai ma fille. » Que Sa MajestĂ© attende un instant, je reviens avec la dot qu'elle demande », rĂ©pond Aladin au grand Ă©tonnement des personnes prĂ©-sentes. En hĂąte il rentre chez lui; un instant plus tard, on le voit apparaĂźtre dans la rue suivi de quarante servantes, chacune portant sur la tĂȘte un plat du plus bel or rempli des plus beaux joyaux. Il s'est procurĂ© tout cela grĂące Ă sa lampe magique... Quelle magnifique procession ! Aladin marche en tĂȘte, sur un superbe cheval arabe, suivi de sa mĂšre, habillĂ©e comme une reine et accompagnĂ©e de douze esclaves. Des cavaliers les suivent, jetant Ă la foule Ă©merveillĂ©e des milliers de piĂšces d'or. Le sultan peut Ă peine en croire ses yeux. Il vient lui-mĂȘme Ă la rencontre d'Aladin, l'embrasse comme son propre fils et, n'Ă©coutant plus les avertissements jaloux de son vizir, il donne l'ordre de commencer les festivitĂ©s. En un instant la musique retentit et le sol se met Ă trembler sous les pieds des danseurs. Le palais ruisselle de lumiĂšres et tout le monde s'amuse. Le sultan, Ă qui Aladin a plu tout de suite, appelle ses juges et ordonne que le contrat de mariage soit signĂ© sur-le-champ. Une fois la chose faite, Aladin se lĂšve et demande la permission de se retirer. OĂč voulez-vous aller, mon fils ? » lui demande le sultan, auÂjourd'hui est un grand jour et votre Ă©pouse vous attend. » Sa beautĂ© est telle qu'elle mĂ©rite davantage que ce que j'ai pu lui donner jusqu'Ă prĂ©sent », rĂ©pond Aladin. J'ai dĂ©cidĂ© qu'avant le lever du jour, j'aurai fait construire un palais digne de recevoir la princesse. J'aimerais que vous choisissiez vous-mĂȘme l'emplacement de notre future demeure. » Choisissez la partie de mon royaume qu'il vous plaira, si vous pensez que c'est nĂ©cessaire », dit le sultan, mais vous n'avez pas besoin d'un palais car Ă partir de ce jour, celui-ci est le vĂŽtre. » Cette nuit-lĂ , une armĂ©e de gĂ©nies invisibles travaille Ă la construction du palais d'Aladin tout pres de celui du sultan. Il est tout de marbre fin, de jade et d'agate; les piĂšces sont ornĂ©es d'or et d'argent, les murs de magnifiques tentures et les sols de merveilleuses mosaĂŻques. Avant le lever du jour, le palais retentit des voix des servantes, du bruit de la vaisselle et du hennissement des chevaux dans les Ă©curies. Le soleil se lĂšve sur un tapis de velours qui court du palais d'Aladin au palais du sultan. Ainsi font les esclaves de la lampe conformĂ©ment aux ordres d'Aladin. La princesse Badroulboudour tombe Ă©perdument amoureuse d'Aladin dĂšs qu'elle le voit et les festivitĂ©s de leur mariage durent quarante jours et quarante nuits dans le plus grand apparat. Le grand vizir, voyant que sa cause est perdue Ă jamais, ne tente plus d'empĂȘcher leur bonheur. Ils auraient donc pu vivre parfaitement heureux si, quelque part, le terrible magicien ne s'Ă©tait un jour souvenu d'Aladin. Encore une fois, du fin fond de l'Afrique, il dĂ©cide d'essayer de rentrer en possession de la lampe merveilleuse et de savoir ce qu'il est advenu de cet Aladin qu'il a emprisonnĂ© dans la trappe. Il s'installe donc devant ses instruments et prononce la formule magique. Quelle n'est pas sa surprise de voir qu'Aladin vit comme un prince et qu'il a Ă©pousĂ© la fille du sultan lui-mĂȘme! Il entre dans une colĂšre terrible, criant et gesticulant comme s'il Ă©tait possĂ©dĂ© par le diable, tout en se demandant comment lui dĂ©rober la fameuse lampe, car il est sĂ»r que le fils d'un misĂ©rable tailleur n'a pu devenir gendre du sultan sans l'aide des pouvoirs magiques de la lampe. Il se dĂ©cide Ă agir et sans perdre une minute il frotte son anneau magique. En un Ă©clair, le voilĂ transportĂ© dans la ville mĂȘme oĂč vit Aladin. Il se promĂšne dans les rues questionnant les passants. BientĂŽt il sait tout ce qu'il veut savoir sur Aladin et son palais. Alors il achĂšte une douzaine de lampes neuves et commence Ă arpenter les rues en criant Qui veut Ă©changer une vieille lampe contre une neuve? Qui veut Ă©changer une vieille lampe contre une neuve ? » Les citadins pensant que le camelot a perdu la raison profitent sans chercher davantage de cette offre inespĂ©rĂ©e. Le magicien Ă©change en souriant lampe aprĂšs lampe tout en se rapprochant du palais d'Aladin. Quand il arrive aux portes du palais, il ne lui reste plus qu'une lampe Une lampe neuve contre une vieille », crie-t-il sous les fenĂȘtres d'Aladin. Il a appris qu'Aladin et son Ă©pouse ne sont pas au palais, ainsi ne craint-il pas d'ĂȘtre dĂ©couvert. Il tremble d'Ă©motion lorsque l'un des esclaves du palais ouvre la fenĂȘtre et lui crie Attends un instant, notre maĂźtre a une tres vieille lampe dans sa chambre. Je crois qu'il serait bien content, si on la lui changeait pour une neuve. » Le magicien n'en croit pas ses yeux, l'esclave lui donne contre une neuve, la lampe merveilleuse qu'il dĂ©sire depuis si longtemps... DĂšs qu'il l'a entre les mains, il se hĂąte de quitter la ville, puis il attend que la nuit tombe et que le palais soit endormi. Alors il frotte la lampe et le gĂ©nie lui apparaĂźt. MaĂźtre, que dĂ©sirez-vous ? » demande-t-il. Je veux que le palais d'Aladin ainsi que la princesse soient transportĂ©s chez moi en Afrique, mais je veux qu'Aladin reste ici. Il s'expliquera lui-mĂȘme avec le sultan », dit-il avec un rire mauvais. La nuit est sans Ă©toile et sans lune. Tout Ă coup, sans que personne ne s'en aperçoive, le palais s'Ă©lĂšve dans le ciel, ne laissant Ă la place qu'une vaste surface de terre battue. Le matin, quand le sultan se rĂ©veille, il regarde comme il en a l'habitude, vers le palais d'Aladin. Mais ce jour-lĂ , il ne peut en croire ses yeux, est-il en train de rĂȘver? HĂ©las non on aurait dit qu'un Ă©norme coup de vent a balayĂ© la terre et a tout emportĂ©. A la place du palais, il n'y a plus qu'un espace vide. HorrifiĂ©, le vieux sultan fait appeler son grand vizir. Dis-moi ce que tu vois », lui ordonne-t-il en ouvrant la fenĂȘtre. MajestĂ©, le palais du prince a disparu », s'Ă©crie le vizir stupĂ©fait. Puis, se tournant vers le sultan, il ajoute Si seulement vous m'aviez Ă©coutĂ©, j'ai toujours pensĂ© que cet Aladin avait usĂ© de moyens malhonnĂȘtes et de magie pour Ă©pouser votre fille ! Il faut l'attraper, le punir sĂ©vĂšrement et le forcer Ă s'expliquer. » Le sultan, la veille encore Si attentionnĂ© pour Aladin, ne pense plus maintenant qu'Ă se venger. Il faut qu'il souffre les pires tortures », crie-t-il, fou de rage, lancez les gardes Ă sa recherche, qu'on fouille toute la ville pour le retrouver. » Ils ne cherchent pas longtemps. Aladin dort profondĂ©ment prĂšs d'un buisson. On l'amĂšne devant le sultan fou furieux et lorsqu'il est jetĂ© dans le plus noir et le plus profond cachot, il n'a toujours pas compris ce qui lui arrive. Il est lĂ impuissant, sans dĂ©fense. TrĂšs loin au-dessus de lui, il entend la voix du sultan Je te donne quatre jours et quatre nuits, Si d'ici lĂ la princesse Badroulboudour n'est pas revenue, je te ferai couper la tĂȘte.» Aladin l'Ă©coute le coeur serrĂ©. OĂč donc est sa chĂšre princesse? Il rĂ©flĂ©chit longtemps Ă sa mystĂ©rieuse disparition et Ă la non moins mystĂ©rieuse disparition de son palais. Il comprend enfin que seul le magicien peut ĂȘtre l'auteur de ce crime. Mais comment le retrouver maintenant qu'il n'a plus sa lampe mĂšrveilleuse? Tandis qu'Aladin souffre dans sa prison, le magicien fait sa cour Ă la pauvre princesse Badroulboudour. Rien ne sert de pleurer, belle princesse, vous ne reverrez jamais Aladin », lui rĂ©pĂšte-t-il sans cesse. Maintenant que je vous ai fait amener ici, en Afrique, vous et votre palais, personne n'osera plus essayer de vous enlever Ă moi. Je vous ai choisie pour Ă©pouse et ce soir je viendrai vous demander votre main. Si vous refusez de me prendre pour Ă©poux, malheur Ă vous ! » ajoute-t-il d'une voix menaçante avant de la quitter. La princesse se cache tout d'abord la tĂȘte dans les mains et se met Ă pleurer. Puis elle imagine un plan si Aladin est impuissant, sans le secours de sa lampe, elle, au moins, peut agir. Ce soir-lĂ , elle met sa plus belle robe, s'enduit des plus riches parfums et ordonne qu'on prĂ©pare un somptueux festin, accompagnĂ© des vins les plus forts. Puis elle s'assoit et attend le magicien. Elle l'accueille avec son plus doux sourire. Vous ĂȘtes mon maĂźtre », lui murmure-t-elle en se prosternant devant lui. Le magicien ne peut dĂ©tacher les yeux de la merveilleuse princesse. "Je vois que vous avez pensĂ© Ă ma proposition ...", commence-t-il, mais elle ne le laisse pas terminer. Elle l'invite Ă se mettre Ă table, lui offre un verre de vin. La soirĂ©e passe, la princesse parle, rit, dit mille bĂȘtises et le magicien ne cesse de boire. Je sais, mon maĂźtre », dit enfin la princesse, que votre pouvoir dĂ©passe de loin celui de tous les rois du monde, d'oĂč le tenez-vous ? » "De cette lampe", bĂ©gaie le magicien, sortant de sa robe la lampe rnerveilleuse, il me suffit de la frotter ici et...», il ne peut terminer sa phrase, il glisse lourdement sur le sol et se met Ă princesse n'attendait que cet instant, elle attrape la lampe et la frotte comme le magicien lui a indique. Que dĂ©sirez-vous, maĂźtresse ? » demande le gĂ©nie qui est si grand et si impressionnant que la princesse en est terrifiĂ©e. Envoie ce magicien en enfer et reviens tout de suite », commande-t-elle, reprenant courage. Le gĂ©ant s'empare immĂ©diatement du magicien et disparaĂźt pour reparaĂźtre une seconde plus tard. Vous n'entendrez plus parler de ce magicien », dit-il. DĂ©sirez-vous autre chose, princesse ? » Ramenez ce palais oĂč il Ă©tait !» La lampe une fois de plus rĂ©alise les dĂ©sirs de la princesse. Avant que le coq ne chante, Aladin est libĂ©rĂ© et rendu Ă sa princesse. Le sultan se rĂ©jouit avec eux et Aladin oublie bien vite les souffrances du cachot. Mais Ă partir de ce jour, la lampe disparaĂźt et on n'en entend plus parler. L'intelligente princesse l'a cassĂ©e en mille morceaux, elle en a brĂ»lĂ© une partie, enterrĂ© une autre et jetĂ© le reste Ă la mer. Ainsi agit-elle car elle craint l'envie et le dĂ©sir de pouvoir qui sont souvent plus forts chez les hommes que la bontĂ©...
conter faire la cour Ă une femme